Jour 24 : De shakawe à Etsha 13...
... jusqu'au Guma Lagoon
Ce matin, nous avons réservé une "bird watching cruise"avec le Drosky's Cabins (620 Pulas = 49.50€ pour tous les 5, fuel compris). Rendez-vous à 7h30 à l'embarcadère le long de la terrasse du bar du camping. Pour y aller, nous empruntons un petit sentier qui longe la rivière, dans une flore luxuriante... Magnifique...
Arrivés à l'embarcadère, nous sommes chaleureusement accueillis (une fois encore ici :)) par un des gérants du camping. Petits préparatifs pour le départ et nous faisons la connaissance de Ray, notre guide nature pour la matinée. Petit homme très chaleureux et sympathique, il se met d'emblée à la portée de notre anglais simplissime, pour nous faire découvrir au mieux son écosystème si préservé...
Au début de la sortie bateau, dès qu'il aperçoit un oiseau ou autre animal, il nous y emmène tranquillement pour ne pas le perturber. Puis petit à petit, il nous laisse le temps d'aiguiser nos sens pour que ce soit nous qui puissions faire les observations.
De ce petit coin de nature, nous sommes véritablement sous le charme : les bras de rivière sont verdoyants de papyrus, de palmiers et autres végétations exotiques... Quant aux oiseaux, c'est un véritable feu d'artifices multicolores... J'adore !!
Mon coup de coeur :
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L'African Pygmy Kingfisher : Martin pêcheur pygmée |
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sous toutes les coutures !! |
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Premier croco, en mode camouflage !!
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Et de 2, en mode bronzage !! |
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Et de 3, en mode "prêt à l'attaque" !! |
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Jolie rencontre !!! |
Enfin... nous, nous trouvons la rencontre jolie, de notre oeil de touristes curieux et envieux de voir. Seulement, Ray, même s'il se montre fier de nous faire découvrir tous les aspects de son monde, il nous explique combien la cohabitation avec cette espèce animale devient compliquée. De décennie en décennie, les crocodiles se rapprochent considérablement de l'habitat de l'homme. Certains ont attaqué et mangé des humains et ils voient ainsi apparaître et se développer "les mangeurs d'homme", ces crocodiles gigantesques qui ont goûté la chair humaine et la recherchent aujourd'hui. C'est une forme d'évolution de l'espèce, qui terrifie les populations. Dans son village et ceux des environs, il dénombre plus d'une dizaine d'attaques de ces mangeurs d'hommes depuis quelques années... Ca fait froid dans le dos...
Les rencontres ornithologiques se poursuivent...
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Giant Kingfisher : Martin-pêcheur Géant |
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Little Bee-eater : Guêpier Nain |
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White-fronted Bee-eater : Guêpier à Front Blanc |
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Pied Kingfisher : Martin-pêcheur Pie |
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Héron Goliath : le plus grand des échassiers du monde entier |
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African Fish Eagle : pygargue vocifère, dit aigle pêcheur |
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Un pygargue en plein vol : cette envergure majestueuse ! |
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Great Egret : Grande aigrette blanche |
Les envols d'oiseaux se multiplient : ici un vol de "Little egret" et de "black egret", aigrettes garzettes et aigrettes ardoisées. Comme le souligne Ray, tout sourire, les noirs et les blancs volent ensemble !!
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Water Monitor Lizard : un varan |
Sans les yeux experts de Ray, nous ne l'aurions jamais vu...
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Africans Darters : Anhingas d'Afrique ou oiseaux serpents |
Pour capter la chaleur du soleil après un bain, les anhingas étalent leurs longues ailes...
On les surnomme les oiseaux-serpents car quand ils s'immergent dans l'eau pour pêcher, seuls leur tête et leur long cou restent au dessus de la surface, tels des serpents...
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Squacco Heron : Crabier chevelu |
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Ibis sacrés, aigrette noire et aigrette blanche |
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Pel's Fishing Owl : Chouette pêcheuse de Pel |
Cette espèce de chouette est devenue rarissime... la voir en pleine journée est encore plus inespérée...
C'est déjà la fin de la matinée... Retour au campement dans notre petite et confortable embarcation avec Ray...
Petit moment de zénitude où nous contemplons ces paysages une dernière fois...
Cette croisière ornitho est sans conteste l'un des moments coups de coeur de notre voyage et comme vous l'aurez compris, nous recommandons vivement d'être guidé par Ray !
Si ça vous intéresse, nous avons d'ailleurs ses coordonnées perso directes...
Avant de reprendre la route pour notre prochaine étape, nous prenons le temps de savourer les lieux du lodge de l'autre côté de la concession : au milieu d'une esplanade arboré de grands arbres et d'une végétation exotique, le long de la rivière Kavango, se dresse un superbe restaurant traditionnel en bois, sur pilotis, magnifiquement décoré. De-ci de-là, de très grands bungalows en bois également sur pilotis accueillent les touristes. Tout ici est calme et serein... Le propriétaire nous donne accès à la petite piscine au milieu de ce magnifique lodge... Petit plongeon rafraîchissant dans une piscine rien que pour nous ce midi !!!
Et tout autour, les oiseaux exotiques virevoltent en tous sens ...
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Des souimangas malachites |
Même s'il s'agit en fait d'un passereau, il ressemble à un petit colibri, butine les corolles de fleurs avec son long bec recourbé, tête à l'envers, fait du vol stationnaire et est tout-aussi flamboyant de couleurs... On craque !!
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De nouveaux guêpiers à front blanc |
Mais voilà, il nous faut une nouvelle fois quitter un endroit idyllique pour découvrir le prochain !!
Nous retournons sur la ville de Shakawe pour pouvoir enfin faire notre plein de courses et d'argent, et en profiter pour une petite halte au port de mokoros si réputé... Seulement, sur Shakawe, même problème qu'hier à Divundu de l'autre côté de la frontière : la connexion internet ne fonctionne pas à cause d'un problème d'antenne relais. Donc : pas possible de retirer au distributeur du supermarché, ni non plus à celui de la banque... une petite vague de stress commence à nous envahir : nous n'avons plus grand chose à manger et nous nous sommes déjà servis de notre réserve en rands sud-africains aux dernières courses... Nos fonds de poches nous permettent de réunir quelques pièces en rands et en pulas, pour acheter quelques légumes et des paquets de pâtes et de riz, pour subsister. La caissière accepte, en se moquant gentiment, qu'on paye en multiples monnaies !!
Mais tous ces aléas nous ont pris beaucoup beaucoup de temps... tant pis pour le port aux mokoros... il nous faut prendre la route pour Etsha 13. Nous avons rendez-vous avec l'escorte du campement à 16 heures pour qu'il nous guide sur la piste de sable jusqu'au camp...
45 minutes de 4x4 et de quelques sueurs froides plus tard, nous arrivons au Guma lagoon, camp perdu au milieu de nulle part...
Comme quoi, si le loueur de 4x4 autorise sans problème le passage par les pistes d'Etsha 13 (l'escorte n'empêche pas d'éventuels dommages sur l'embrayage !!), on ne comprend pas bien pourquoi il déconseille la piste de sable qui mène à Sossusvlei dans le désert du Namib (pas plus difficile et beaucoup moins longue), et encore moins le passage par Spreetshoogte Pass près de Solitaire, magnifique route de montagne, pavée de surcroît !!!
Au Guma Lagoon nous avons réservé des cabanes pour passer deux nuits en dur. La vue depuis les terrasses des cabanes est enchanteresse.
Mais très vite, nous regrettons de ne pas avoir opté pour nos traditionnelles tentes sur le toit.
Pour la première nuit, il ne restait qu'une cabane disponible. Les gérants du camp avaient donc ajouté des matelas au sol pour 3 personnes supplémentaires (ça, c'était prévu sur le papier). Seulement aménagement sans moustiquaire, assez rudimentaire et surtout plein plein de petites bêbêtes : de grosses araignées plates qui me font frissonner, des geckos au grand plaisir de Lucy (!!!), et surtout des rongeurs ressemblant à des loirs, qui auront galopé toute la nuit dans toute la cabane !!!
Avant le repas, petite douche... L'eau chaude est produite par un système de bouteille de gaz extérieure, juste derrière la petite salle de bain. Mais quand Tristan prend sa douche : bruit d'explosion derrière la cabane. Cyril va voir, demande à Tristan de relancer l'eau chaude : et là, nouvelle explosion qui s'enflamme au niveau de la bouteille de gaz !!! Sitôt prévenu, le gérant fait les réparations nécessaires. Mais on avoue : nous avons du mal à retrouver notre zénitude ici !!...
Nous prenons pourtant le temps d'un petit apéro sur notre terrasse pour savourer le coucher de soleil superbe :
Mais nous restons malgré tout avec le regret du camping ici...
Car, le plus gros inconvénient que nous n'avions pas organisé : ce sont les repas. Arrivés sur place, nous apprenons qu'il est interdit de cuisiner au niveau des cabanes et d'y manger à l'intérieur (on comprend mieux pourquoi après la nuit avec ces petits rongeurs !!!). Par contre, on peut avoir accès à la cuisine commune près du restaurant et s'installer sur les tables du resto quand celles-ci se libèrent. Seulement, le soir en question, un énorme groupe de touristes est prioritaire pour la cuisine. Nous devons donc attendre qu'ils aient fini de cuisiner et manger !! Les repas au resto se réservent bien-sûr à l'avance vu l'isolement du camp... Normal... Mais vu la fatigue de la petite et notre patience à nous les grands, la soirée aura vite tourné vinaigre !!!
En bref, quand on vient au Guma Lagoon, il vaut mieux réserver la pension complète si on opte pour l'hébergement en cabane, ou alors choisir l'option camping, avec des emplacements très sympas sous de grands arbres et toute son autonomie...