samedi 25 juin 2016

Jour 28 : De Gobabis à Windhoek

Jour 28 : De Gobabis à Windhoek...
                                                         ... jusqu'au Londiningi

Ce matin, nous nous levons avec le soleil. Le voyage touche à sa fin : on a envie de profiter pleinement de notre dernière journée namibienne...

Avant de repartir, nous avons réservé une petite balade dans le bush avec des membres de la communauté des Sans. Un des gérants de la guest-farm nous accompagne pour traduire la langue des "clics" des Sans. C'est vraiment original et unique !!
Les Sans, ce sont les Bushmen, ceux que l'ont a découvert quand on était petit dans le film "Les Dieux sont tombés sur la tête". Un des derniers peuples chasseurs-cueilleurs. Parqué la plupart du temps dans de petites réserves. 
Un peu de mise en scène, on n'est pas dupe... Mais pour beaucoup de choses, notamment la chasse, la cuisine, la médecine, les valeurs, les deux couples que nous rencontrons vivent encore selon leurs coutumes et rites ancestraux.
Nous les retrouvons dans leurs habitations "en dur" où ils se sédentarisent durant une partie de l'année. Mais ensuite, ils nous emmènent nous promener dans le bush et nous font découvrir tout leur savoir-faire...

... pour reconnaître les plantes, les feuilles, les racines... 
De certaines, ils se servent comme aromates, "épices". D'autres, de décoctions pour se donner des forces ou se soigner. Avec la poudre d'une racine broyée, ils réalisent une bouillie hyper-pimentée qui a soi-disant des vertus cicatrisantes.
Agathe a un gros souci pour cicatriser. Un de ses boutons commence à se sur-infecter sur le bras. Nous faisons confiance et proposons de lui en appliquer. Ca pique un peu, mais très vite, elle dit que ça l'apaise. Dès le lendemain, sa plaie s'est cicatrisée !!! Impressionnant !!!


"Twaise" est notre guide-San. Elle est adorable ; d'emblée, elle nous apprend quelques clics... C'est drôle !!


Son mari nous met au défi de reconnaître chaque empreinte de pattes sur notre passage. Nous faisons un sans-faute, ce qui n'est pas trop compliqué en se fiant logiquement à la taille des empreintes des antilopes que nous avons pu découvrir en Namibie : springboks, koudous, dik-diks. Une sympathique complicité s'instaure, avec les enfants encore plus... 


D'autant que 2 autres touristes se sont joints à nous pour la balade, un homme et son grand fils adolescent. Sont-ils déçus, mal-à-l'aise ? Toujours est-il qu'ils se montrent très distants, et refusent toutes les propositions de participer à cet échange en goûtant les plantes, s'amusant à reconnaître les traces des animaux, et tout ce que Twaise et ses amis veulent bien nous faire découvrir. Twaise finit par se mettre en colère après eux, en expliquant que son peuple est un peuple gai, qui aime partager et sourire, et que leur attitude est un affront, un manque de respect... Twaise est vraiment touchée par leur distance et pour le coup, la complicité avec nous s'en trouve aussi renforcée. 



Avec d'autres plantes, les Sans réalisent des poisons. Ils appliquent ce poison sur des flèches qu'ils lancent sur leurs proies : antilopes, zèbres ou même girafes. 

... petite mise en application de l'art de tirer les flèches pour Agathe... 
... sans poison, bien évidemment !!


Mais leur poison ne doit évidemment pas être toxique en mangeant ensuite la viande. Et pour le coup, c'est un poison lent. Les Sans ont donc appris à traquer leur proie à travers la savane, parfois pendant des jours entiers. Pour une girafe, il faut compter 4 jours pour qu'elle s'écroule enfin... 4 jours à ne pas la perdre de vue, tapi dans les hautes herbes, sans manger, avec une toute petite réserve d'eau dans une corne d'impala...



Suivre un vautour, c'est aussi une bonne idée pour trouver un gibier mort, nous explique le mari de Twaise...


Pour finir cette balade instructive et passionnante, nous ramassons et épluchons des graines de fleurs fanées qui ressemblent un peu à nos tournesols. Ici, les enfants mettent ces graines sous la langue et ça éclate dans la bouche : c'est un de leur jeu favori !!!


Nous avons vraiment apprécié ce moment partagé avec Twaise et ses amis. Elle est vraiment très chaleureuse. A certains moments, sans le guide-interprète, nous avons essayé d'échanger toutes les deux tant bien que mal, puisqu'elle ne comprend que quelques rares mots d'anglais et moi, encore moins de clics !! Mais pour le coup, on a développé d'autres façons de communiquer, moins verbales... peut-être est-ce pour cela que j'ai ressenti beaucoup d'authenticité dans cet échange...

Le Zelda Guest-Farm propose d'organiser une nuitée, ici, à partager un feu de camp et un repas avec Twaise et ses amis... A y réfléchir, c'est sans doute une bonne idée !!



Et voilà, là, c'est vraiment la fin...
250 kilomètres de belle route rectiligne bitumée plus loin ...



... un dernier pique-nique au bord de la route...



... et nous voilà de retour à Windhoek après 4 semaines d'un périple vraiment grandiose et inoubliable...


Et c'est de retour au Londiningi B&B que nous avons l'occasion d'immortaliser enfin le portrait de ces chipies de mangoustes hyper-actives !!!


Pour notre dernière soirée namibienne, nous passons déposer nos bagages et appareils photos au Londiningi avant de filer vers le centre de Windhoek. Et quelle riche idée !! Car pendant que nous finissons nos derniers achats de souvenirs dans les boutiques de la capitale, alors que la nuit commence à tomber (il est 17h), deux jeunes gens fracturent le coffre de notre 4x4 garé en pleine rue. L'un fait le guet, pendant que l'autre commence à vider le matériel de camping que nous avions laissé dans le véhicule, là, au beau milieu du trottoir. Nous arrivons juste à ce moment-là. Sans réfléchir, instinct de préservation : Cyril, pourtant modèle de pacifisme ( !! ), traverse la route en trombe et se jette sur le jeune homme qui s'enfuit sans se poser de questions. 
Le coffre de la voiture était pourtant fermé à clé, mais ils ont eu la technique pour l'ouvrir sans déverrouiller ni forcer. Le 4x4 n'est donc pas abîmé et tout le matériel est présent et intact. Ouf ! Pas de problème pour la caution... Mais belle frayeur qui fait naître un petit sentiment d'insécurité que nous n'avions jamais ressenti aucunement durant tout le périple à travers le pays, même dans les zones les plus reculées où nous sommes allés. 
En fait, nous avons vérifié la véracité des seules réserves que j'avais pu lire dans les forums : ATTENTION dans les grandes villes (Swako, Windhoek...), à partir du coucher du soleil : aucune démonstration de signes extérieurs de richesse, et le 4x4 en est tout-de-même bien un par excellence !!

Nous dînons vite fait dans un KFC de la capitale et rentrons au Londiningi boucler nos bagages.
Les enfants couchés, ce sera autour d'un petit verre d'une "Windhoek-Lager" et d'un vin blanc sud-africain, que nous trinquerons une dernière fois à ce magnifique périple, dans le charmant petit jardinet exotique de l'hôtel...


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